Sécuriser l'Internet par la censure : Fin de Google.cn
Le lundi 22 mars 2010, au soir, Google annonçait et executait la fermeture de son site Chinois : www.google.cn. La page redirige désormais vers la version .com.hk basée à Hong Kong, qui ne subit pas la censure. C'en était trop, l'entrave à la liberté d'Internet et des Internautes ne pouvait pas durer. Deux mois après l'attaque des comptes Gmail de militants chinois pour les Droits de l'Homme, la firme américaine cesse de coopérer.
Il faut savoir que Google ne tient même pas 30% des parts de recherche en Chine, le grand moteur étant Baidu. Les sites comme Facebook, Wikipédia, Twitter sont régulièrement bloqués, partiellement ou pas.
En RPC, ce sont plus de 30 000 cyberpoliciers qui surveillent et censurent le Net, selon Reporters sans Frontières. Environ 280 000 « honkers » qui scrutent les forums, tous les sites de discussions et réorientent les débats vers des idées pro-gouvernementales plus saines. Le cas échéant, ils s'occupent de dénoncer les activistes méchants et Humains. Dans les moteurs de recherche, 400 à 500 mots-clés sont supprimés, bannis, annihilés, suspendus, jugés trop méchants et pouvant amener la populace à penser le mal. D'ailleurs, si un sinophile s'essaie à rechercher plusieurs fois le même mot interdit, son IP sera suspendue et bloquée temporairement. Plaisant.
En essayant de contrôler l'Internet, l'État met indirectement fin à la liberté d'expression : les internautes savent qu'ils sont surveillés en permanence et qu'ils risqueraient beaucoup à exprimer leur ressenti. Ils ne peuvent alors que répandre la bonne parole … La censure, elle, ferme l'accès aux sites qui pourraient s'exprimer librement (une bonne partie des sites bloqués est étrangère à la Chine), les Internautes n'ont plus accès à la vraie diversité politique, base d'une démocratie. Le gouvernement lui-même est partagé sur ces manières, d'aucuns pensent que l'ont doit montrer au monde un Etat moderne et libre, d'autres un Etat beau et propre. On se souviendra de la mort d'un journaliste chinois en 2007, massacré en enquêtant sur une mine de charbon illégale. Tous ne subissent pas le même sort heureusement, certains suivent la bonne parole du gouvernement, d'autres peinent à aborder des sujets plus sensibles, pour certains en prison, aujourd'hui.
Néanmoins, il sera aisé à n'importe quel amateur en informatique de contourner cet énorme pare-feu chinois. La méthode la plus simple reste de passer par un proxy hors du territoire, une connexion VPN voire même par SSH. Quoi qu'il s'agisse encore d'avoir des bons contacts.
Un chinois domicilié aux États-Unis a également développé un logiciel, Freegate, qui permet d'utiliser les proxies du bonhomme pour se connecter simplement. Sa firme les entretient pour garder une connexion constante.
Psiphon est un projet, et un logiciel développé par l'université de Toronto, Canada. Ici, on fait passer les pages Internet par une connexion HTTPS, donc sécurisée et cryptée comme les pages de transactions commerciales.
On peut donc espérer que le gouvernement recule devant ce combat international contre la censure d'Internet en Chine, mais également en Arabie Saoudite, en Birmanie, à Cuba, et même, quelle grande surprise ! En Corée du Nord, qui contre toute attente a également instauré la censure sur ses terres.
La France va-t-elle rejoindre cette liste ?